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Homme de l'ombre

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Homme de l'ombre

.Date de publication : 05/02/2019

Le rugby moderne d’aujourd’hui - qu’il soit pro, semi pro ou amateur – ne se joue plus à quinze ou à vingt-trois. Il n’est fait que de détails… D’hommes et de femmes – administratifs, kinés, osthéos…-  qui œuvrent dans l’ombre pour permettre à un collectif de donner son maximum. Parmi ceux-ci, le préparateur physique en est un des ressorts essentiels. A l’image de celui du Rugby Club Nîmois, Geoffrey Ulm, élu homme du match contre Graulhet. L’occasion de rencontrer un homme rempli de discrétion et de gentillesse.

Geoffrey, cette distinction t’a fait plaisir ?

Evidemment, même si pour être honnête, je ne l’ai pas comprise. Je ne fais que mon travail, et surtout je le fais qu’au service d’un collectif, d’un groupe de 40 personnes. Et puis je ne suis qu’un rouage dans le dispositif, comme peut l’être Sylvain Brun, Jean François Ferez ou d’autres… Nous sommes un staff avec la même ambition : faire progresser l’équipe ! En tout cas, lui donner les moyens pour…

Concrètement ton travail ?

Faire que l’ensemble des joueurs soient au mieux physiquement. Quand je dis cela, je ne dis rien. Mais mon travail consiste à mettre en place, avec les coachs Armand Mardon et Patrick Escande, une méthode de travail et une boîte à outils pour accompagner nos joueurs dans leur évolution, leur progression. En tenant compte de leur état de forme, de leur éventuel état de forme… C’est notamment pour cela que mon travail se fait étroitement avec notre ostéopathe Sylvain Brun – avec l’accord des joueurs évidemment – afin de répondre au mieux aux attentes des joueurs. Sans perdre de vue une chose fondamentale : nos joueurs ont un travail à côté du rugby, ils ne sont pas pro à 100%. Même si leur implication – que ce soit en salle ou sur le pré - m’impressionne !

Tu peux développer ?

J’insiste. Ils ont tous une autre activité que le rugby. Quand ils arrivent au stade, ils ont, pour la plupart, une journée de travail dans les jambes ou dans le cerveau. On est obligé de tenir en compte de cette donnée. Elle est essentielle dans le bien-être du joueur. Car n’oublions pas que le rugby doit rester du plaisir. Un plaisir qui n’est en rien en contradiction avec l’esprit de compétition qui nous anime. Dans mon métier, je suis obligé d’ne tenir compte. Surtout qu’on va pas se mentir, la préparation physique c’est rarement ce qu’aime les joueurs !

Ah bon ?

A ce sujet, j’ai une anecdote d’un joueur que je ne nommerais pas. Le joueur en question, qui en « chiait » réellement, m’a mal parlé, me renvoyant plus que dans mes 22 mètres – on ne dira pas ces propos… Après la séance, il est venu s’excuser en me disant : « je suis désolé, mais je suis un vrai con quand je fais du physique, cela me gonfle tellement que je suis obligé d’insulter pour finir ces séances… »

Il faut faire preuve de diplomatie ou de psychologie…

C’est une autre facette de mon métier. On est obligé d’être à l’écoute des joueurs. Sans être une nounou, loin de là ! Mais une écoute qui me permet d’aménager mes programmes à l’état physique et psychologique des joueurs. Il ne faut jamais oublier que certaines blessures sont des conséquences directes d’un certain état mental… On a tendance à l’oublier !

Dernière question, tu les vis comment les matches ?

Quels matchs ? Les seuls que je regarde réellement, ce sont sur mon canapé et devant la télévision…

 

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