En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation des cookies.En savoir plusD'accord
Aller au contenu Aller au menu Aller à la recherche

Rencontre du 3ème type !

illustration de l'actualité :

Rencontre du 3ème type !

.Date de publication : 27/02/2018

Cette fois, ça y est, il est mort et enterré le cliché du « rap comme vecteur d’expression des cités délaissées ». De partout,en province, le rap des pavillons vient sceller cette nouvelle donne : la musique urbaine n’est pas uniquement sociale, mais surtout générationnelle. Set & Match à Montpellier, Columbine à Rennes, et en tête de pont VSO à Nîmes prouvent que le genre est ouvert, progressif et défricheur.

VSO, c'est l'histoire de trois gars de Nîmes qui débroussaillent le rap français. Fondée il y a trois ans sur les cendres du collectif hip-hop Le vaisseau, la formation a commencé à l'ancienne » (comme le Suprême NTM en son temps) par un collectif de danseurs, grapheurs, DJ's et rappeurs. Et comme dans un film hollywoodien ou un titre d'Eminem, ils se sont rencontrés dans un freestyle de rue, accordant leurs flows et leurs personnalités pour décider d'avancer ensemble. Sous influence old school (les connaisseurs découvriront en filigrane des influences Alliance Ethnik, Triptik, Saïan Supa Crew, mais aussi Notorious BIG), le gang aura écumé les scènes depuis janvier 2014, avant de fixer définitivement leur casting : trois rappeurs Vinsi, Pex et Alien, DJ Obwan, et Martin, leur ingénieur du son

De bars glauques en salles majeures, VSO a tracé son chemin. Avec un projet artistique qui veut dépasser les frontières du rap. A l'instar d'un Stromae qui a intègre l'Electro à son style, VSO avoue une fascination coupable pour le rock et ses stars. C'est à la suite d'une rencontre professionnelle façon speed dating, en 2017, qu'ils accrochent l'intérêt de Polydor, et que l'aventure VSO prend une tournure nouvelle. D’une figuration dans un clip, la rencontre VSO x Maxenss aboutit à “Southcoaster”, sorti le 27 octobre dernier, ce (gros) EP collaboratif de 9 titres dont 4 partagés avec la webstar. Outre le nom de leur marque nouvellement créée (boisson, merchandising, vêtements, et bientôt label), Southcoaster est un concept clairement défini dans le son et les mots de VSO et leur acolyte de saison sur cet opus liminaire.Entre esprit festif et moments dédiés au “chilling”, les rappeurs décrivent avec précision leurs sentiments de garçons du Sud, cette ambiance d’ennui provincial, ce parfum californien (la mer est proche, le soleil est là, les filles sont belles) qui hâle leur musique et la rend fluide, chaleureuse et sexy. A travers “Southcoaster”, puis au printemps avec l’album “Rocknrolla” qui suivra et sur lequel ils travaillent d’arrachepied,

VSO donne à ce son sudiste une image de proximité qui intrigue d’abord et séduit ensuite. A la fois hâbleur et pétri de doutes, ce rap des classes moyennes, d’une jeunesse “normale”, décrit une réalité largement partagée. Mais outre ce poids des mots, et l’osmose de leurs trois flow, VSO démontre une réjouissante propension à pondre des refrains immédiatement accrocheurs. Chanteurs autant que rappeurs, ils dessinent sur le sable des mélodies galbées puis prennent la vague et surfent dessus avec une euphorie contagieuse.

Retourner en haut de la page